Vieillir en tant que militant !

du 11/10/2014 au 12/10/2014, Paris

Le pôle festif de l’AFR est un regroupement d’associations et de personnes physiques qui interviennent et militent au sein de la réduction des risques festives, son objectif est de créer une dynamique national et de proposer des actions en lien avec les problématiques de la scène festive.

C’est dans ce contexte que l’idée de créer ces premières rencontres PAR et POUR des intervenants en RdR festive est apparue sous le thème de :

Vieillir en tant que militant !

L’idée de départ  de ces premières rencontres

Depuis la création des associations de RdR festives Techno des années 90, l’évolution des contextes d’interventions et des scènes festive, ont obligés une partie des acteurs à s’engager sur d’autres méthodologies. Pousser par une institutionnalisation de plus en plus grande depuis le décret de santé publique mettant en avant une stratégie de RdR efficace, la création d’un pôle festif national a pour but de permettre de favoriser les échanges et le savoir-faire des différents projets concernant le festif.

Malheureusement pour nous, soit par une mauvaise communication, soit parce que nous étions peut-être trop « loin » de nos volontaires, il devenait de plus en plus compliqué de sensibiliser ces derniers à la cause d’une antenne nationale permettant un engagement militant au sein de la réduction des risques.

C’est dans ce contexte que l’idée d’une rencontre pour les intervenants du festif nous a enfin paru pertinente. Il nous a fallut du temps et surtout il nous fallait séduire les volontaires de nos structures et les mobiliser autour d’une thématique.

Le choix du « vieillir en tant que militant » voulait rendre compte des changements important de la RdR festive, avec la professionnalisation des acteurs, l’arrivée de projets non-communautaire qui ont transformés le paysage et pour lequel il nous appartient de garder le savoir-être de l’intervenant en RdR festif.

Il nous rester à trouver le moment et les moyens, pour cela, nous avons fait appel au CA de l’afr , l’investissement des associations du pôle et aussi au collectif du Stendhal pour minimiser nos frais d’hébergement et de nourriture.

Le choix c’est porté sur un weekend afin de rendre compte de l’investissement volontaire des intervenants du festif et d’accoler au rencontre national pour faciliter la venue de certaines associations.

Le week-end des intervenants en RdR festives

Le programme

Le programme était simple, les règles aussi, il s’agissait de parler de notre engagement dans nos projets associatifs, de nos observations des terrains différents les uns des autres, de nos particularités et des difficultés institutionnel. Faire parler nos volontaires et non pas les associations. C’est pourquoi, nous avions décidés que les prises de paroles seraient individuelles et donc pas de présentation de structure, ne plus museler la parole des « jeunes » intervenants par rapport aux personnes plus anciennes et « expérimentées ». Les prises de positions et les expressions devaient être ceux des individus et non ceux de la structure.

Le début fut un peu timide et comme nous savions qu’il serait peut-être difficile pour certains de prendre la parole, nous avons commencé par faire des petits groupes de 4-5 personnes avec une simple consigne, parler de notre engagement dans la RdR festive, quelles étaient les projets auxquels nous avions ou nous participions, de dire qui nous étions au sein du petit monde des volontaires du festif.

Puis ce fut un moment de mise en commun des choses dites, des remarques à propos des publics, des différences autour des observations de terrain mais aussi les convergences sur les réponses que nous étions parfois amenés à prendre sur le terrain.

Une fois la glace brisée, nous nous sommes mis ensemble pour discuter sur ce qui faisait de nous des intervenant en milieux festifs, ce qui nous rassemblé et ce qui parfois, divergé suivant les typologie d’intervention ou de structures.

Les débats étaient lancés et durant les repas, les pauses, chacun a pu à sa manière, discuter, écouter et se fut un vrai moment d’échanges informel et de rencontres.

Nous avons ensuite mis en place un petit jeu qui à travers des situations où l’éthique de l’intervenant ou de l’intervention était mise en question et le militantisme que chacun portait lors d’une intervention de terrain dans un espace festif.

Ensuite ce fut la fête. Le lendemain, un peu fatigué de la veille nous sommes pour certains posés devant des films autour de différentes thématiques liées à l’usage de drogue ou bien pour certains ont profités de ce moment, pour continuer repartir d’échanger les contacts, de continuer les discussions de la veille.

L’évaluation

A la question  « Pourquoi êtes-vous militant ? » voici ce que les participants ont répondu. A la lecture des évaluations, quatre grandes notions se sont distinguées.

L’engagement semble être l’articulation primordiale dans la notion de militantisme, le fait de défendre des valeurs, des idées, des concepts auxquels on croit. Les militants qualifient  le fait de se rendre acteur d’une cause et de la défendre comme un devoir de citoyen. Certains  sont devenus militants pour défendre des intérêts au sein de  leur communauté ou plus  largement dans l’intérêt commun des personnes. Certains  évoquent des convictions personnelles « quelque chose d’inné » voire presque une fatalité « c’est le militantisme qui m’a choisi ». Enfin, ce sont parfois  les trajectoires personnelles qui ont amenées au militantisme « Auparavant, j’aurais aimé être encadrée par des personnes formées ».

La transformation sociale semble être le moteur qui pousse les militants à agir. Ils veulent « faire bouger les lignes », « casser les représentations », « lutter contre la diabolisation » ou encore « faire accepter la marge ». Ils disent « être dans une position dynamique, dans une volonté de faire bouger les choses ». Le plaidoyer auprès des gouvernements est un des  moyens évoqués pour lutter pour l’accès aux droits à la santé et réduire les inégalités sociales. Mais la transformation sociale passe aussi par des « projets innovants et créatifs : Mettre en place des projets et prouver que ça marche ».

Etre militant c’est aussi défendre le  libre arbitre. Le soutien aux personnes, l’information, l’éducation sont autant d’éléments qui permettent d’accéder à « un positionnement différent que celui de la pensée dominante ».  C’est une envie de questionner le cadre, de confronter des idées sur une cause commune afin de garantir la liberté de chacun et l’indépendance de ses opinions, « garantir sa propre liberté en dehors du contrôle de l’Etat ».

A plusieurs reprises, des personnes ont évoquées que  « le militantisme était avant tout un investissement personnel », pour certains, il était aisé de la faire valoir dans un cadre professionnel et pour d’autres « le militantisme doit s’épanouir en dehors de la valeur travail », jugeant le cadre professionnel trop « limitant » ou trop « cadrant »
Tous ces questionnements ont amenés les différents militants à avoir des positionnements politiques clairs. En matière de consommation de produits psychoactifs,  ils entendent lutter :

  • Contre l’infantilisation à travers les politiques prohibitionnistes
  • Contre la réduction des libertés individuelles
  • Contre les interdictions arbitraires

Et veulent défendre la notion de :

  • Consommation « responsable  géré, sans abus, sans répercussion sur sa vie sociale et professionnel »
  • Consommateur acteur de sa santé

Les perspectives 2015

Ce résumé est très léger au vu de toutes les discussions que nous avons menées au cours de ce week-end, mais c’était les premiers et nous avons laissé de côté les retranscriptions au profit de l’improvisation et le participatif.

Le pôle festif lance un appel aux associations participantes ou non de ce week-end, à se (re)lancer ensemble sur un nouveau projet de rencontre pour l’année 2015, avec pour cette fois, une consigne de sortir avec quelque chose de concret pour la vie associative de nos structures et s’unir autour de la RdR festive.

http://www.asud.org/wp-content/uploads/2014/03/btn_event_facebook1.pngProgramme

Samedi

09h30 > Accueil des participants, petit déjeuner

10h00 > Présentation de la journée, du Pôle festif AFR, des associations présentes et des participants

10H45 > Travail en petit groupe sur les parcours des intervenants

12H30 > Restitution des groupes

13H00 > Déjeuner

14h30 > Restitution des groupes (suite)

15h00 > Animation/Débat : Qu’est-ce qu’être intervenant en RdR festive ?

16H00 > Pause

16h30 > Questions ouvertes

17H30 > fin de journée, organisation de la soirée

Soirée > Possiblité de participer à une intervention avec Techno+ ou Fêtez-Clairs (sous réserve)

Dimanche

11H00 > Echanges de pratiques festives autour d’un brunch

13H00> Projection de films

Infos pratiques

Horaires

du Samedi 11 octobre 10H jusqu’au Dimanche 12 octobre 16H.

Lieu

Squat « La Clinique Stendhal »
5 rue Erard Paris 75012 Paris

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