PARIS, 26 juin 2014 (AFP) – Plusieurs associations se sont élevées jeudi contre « la guerre aux drogues », réclamant l’arrêt des sanctions contre les consommateurs de drogues, et à les « soutenir plutôt que les réprimer ».
Dénonçant à l’occasion de la journée mondiale contre la drogue l’inefficacité des politiques répressives, qui selon elles n’ont pas réduit les niveaux de consommation mais ont surtout stigmatisé et discriminé les usagers, ces associations avaient appelé à desactions ou rassemblements jeudi dans plusieurs villes de France, (Paris, Metz, Toulouse, Marseille, etc.) dans le cadre de la campagne « Support, don’t punish » (ou en français « soutenez (les usagers), ne punissez pas »).
Cette campagne internationale avait été lancée en 2013 par l’International drug policy consortium (réseau mondial pour un débat ouvert et objectif sur la politique des drogues), qui regroupe des ONG et des professionnels venant en aide aux usagers de drogue.
Pour l’Association française de réduction des risques (AFR),« les consommateurs de drogues sont des victimes du système prohibitionniste. Il est temps pour eux et ceux qui les soutiennent de se réapproprier cette journée mondiale. Il faut dénoncer la guerre à la drogue à la française qui coûte cher, demeure inefficace et brise des vies », dit-elle dans un communiqué.
Selon des estimations, cette guerre à la drogue « coûterait chaque année dans le monde plus d’un milliard de dollars, et a échoué dans sa volonté de réduire les trafics », insiste la Coordination Chanvre et Libertés, dans un autre communiqué.
Pour Médecins du Monde (MdM), « les lois répressives constituent des barrières structurelles qui nourrissent les épidémies virales et les autres problèmes de santé rencontrés par les usagers de drogues partout dans le monde », et notamment l’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC).
« Soutenir plutôt que réprimer, c’est garantir aux personnes utilisant des drogues un accès universel aux outils de prévention, de diagnostic et de traitement de l’hépatite C. En France, la moitié des usagers de drogues sont infectés par le virus. Dans le monde, cette proportion peut atteindre jusqu’à 90% », ajoute MdM.
Dénonçant « la stigmatisation de celles et de ceux qui consomment des drogues illicites », le Collectif d’information et de recherche cannabique (CIRC) appelle les pays « à choisir la voie de la réduction des risques plutôt que celle de la tolérance zéro ».