Comme une chanson populaire … au refrain bien connu

Par Mathieu Pastini, Directeur d’ASUD Mars Say Yeah !

Il y a exactement un an, nous nourrissions tous certains espoirs de voir nos programmes, nos travaux ou nos perspectives de progrès rencontrer plus naturellement, culturellement, les préoccupations de nos responsables politiques et de l’Etat. Force est de constater qu’il n’en n’est rien, pire, force est de reconnaitre que les choses semblent se dégrader encore.

L’absence d’orientations lisibles dans notre secteur d’intervention, le manque de directives cohérentes et clairement définies dans le champ des politiques publiques d’assistance, sanitaires et sociales, et le manque d’incarnation de la volonté de l’état de redistribuer plus équitablement vers des cibles clairement définis, ont permis aux politiques répressives de mener la danse du changement c’est  » maintenant.

Sur le territoire marseillais, le marasme, dans lequel se complait le pays tout entier, serait, à lui seul, susceptible de justifier politiquement le recours aux bonnes vieilles recettes sécuritaires du  » un peu plus de la même chose, archaïsme structurel de la méthode unique ou apanage archétypale de la droite républicaine. Mais aujourd’hui, sur un quinquennat de  » gauche, il y a tromperie sur la marchandise ou sur sa qualité, c’est selon, dans notre jargon, on dirait arnaque, carotte.

Mais aujourd’hui, le constat que nous faisons sur Marseille, et il est en cela d’ailleurs plus cruel à faire encore, c’est que même dans le pire, la ville à un statut particulier. Je tiens de mes origines insulaires l’idée qu’un statut particulier, dans une république qui ne jure que par l’égalitarisme, est loin de constituer un atout, encore moins un passeport pour l’avenir.

Le statut de  » MP 2013, capitale européenne de la culture et les forces parfois occultes qui l’animent sont nos jeux olympiques à nous, notre coupe du monde de football. Le grand nettoyage est légitimé par la nécessité absolue de redorer le blason de la cité phocéenne, avant que le fossé ne se comble encore plus avec les communes  » paisibles de la métropole.

Ainsi, depuis six mois, les évènements de pression policière se multiplient, s’intensifient et se banalisent, bien évidemment et en premier lieu, pour ce qui nous concerne, contre les publics en grande vulnérabilité, contre les plus fragilisés, les  » surdéterminés, les  » surnuméraires. La nouveauté, dans cette guerre aux drogués, aux pauvres, aux  » basanés, c’est le glissement insidieux vers la plus grande confusion, vers une terrible simplification, où les structures mandatées seraient elles-mêmes les fauteuses de troubles.

Il me semble important de réinterroger les idées d’information et de médiation, vecteurs fondamentaux de l’intervention médicosociale revisitée, en les confrontant aux affres de la communication à tout va, celle qui alimente que trop la décision politique, la gouvernance par l’opinion ! Populisme je dis !

Date première publication :
11/05/2013

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