ASUD a coordonné la traduction française du 2ème rapport de la Commission mondiale pour la politique des drogues.
Cette instance internationale indépendante qui réunit des personnalités politiques de premier plan dresse un constat accablant sur les conséquences sanitaires de la criminalisation des drogues.
La guerre mondiale contre la drogue accélère la transmission du VIH/sida parmi les usagers de drogues et leurs partenaires sexuels. Les études menées à travers le monde montrent systématiquement que les politiques répressives de lutte contre la drogue empêchent les usagers d’accéder aux services de santé publique et les maintiennent dans des milieux marginaux où le risque d’infection par le VIH est très élevé.
Il a également été prouvé que l’application de politiques répressives à l’encontre des consommateurs de drogues constitue un véritable obstacle au traitement du VIH. Les répercussions sur la santé publique des interruptions de traitement liées aux politiques répressives de lutte contre la drogue ne sont toujours pas considérées comme une entrave majeure aux efforts de contrôle de la pandémie du VIH/sida dans le monde.
Face à la propagation de l’épidémie de VIH dans des régions et pays où elle est largement due à l’usage de drogues par voie injectable et à la récente mise en évidence que les infections liées à l’injection sont désormais en hausse dans d’autres régions, notamment en Afrique subsaharienne, il est grand temps d’agir. Malheureusement, les agences nationales de santé publique et celles de l’ONU ont été reléguées au second plan. Bien que la guerre contre la drogue ait favorisé la propagation du VIH dans de nombreuses régions, d’autres organismes en charge de l’application des lois et certaines agences de l’ONU ont activement poursuivi leurs politiques de répression, au détriment de la santé publique. N’importe quelle analyse sérieuse des répercussions de la guerre aux drogues tendrait à démontrer que de nombreuses organisations nationales et internationales, chargées de réduire les problèmes liés à la drogue, ont en fait contribué à une détérioration de la santé et de la sécurité des communautés concernées. Les choses doivent changer.
La Commission mondiale pour les politiques des drogues
La Commission mondiale pour la politique des drogues vise à ouvrir, au niveau international, un débat éclairé et scientifique sur des moyens humains et efficaces de réduire les préjudices causés par les drogues aux personnes et aux sociétés.
Ses objectifs :
- Examiner les fondements idéologiques, l’efficacité et les conséquences de l’approche de la » guerre à la drogue »
- Évaluer les risques et les avantages des différentes approches face aux drogues mises en œuvre au niveau national
- Formuler des recommandations factuelles pour réformer d’une façon constructive les lois et les pratiques sur les drogues
Ses membres :
- Anciens chefs d’État et de gouvernement
- Hauts-fonctionnaires et dirigeants d’entreprise
- Intellectuels et philanthropes