L’accès à la prévention des risques et la réduction des dommages est un droit humain et doit être reconnu comme tel. Fondée sur l’accompagnement des consommations pour en prévenir les dommages associés, la réduction des risques constitue un volet essentiel d’une approche équilibrée en matière de drogues et de conduites addictives. Elle est conforme aux conventions des Nations unies en matière de stupéfiants et de psychotrope.
Malgré le scepticisme et les réticences qui l’ont accueilli à l’origine, le concept de réduction des risques et des dommages tend à s’imposer dans les stratégies de maintien de l’ordre et dans les actions destinées à réduire l’offre de drogues.
Si de nombreux Etats ont fait de la prévention des risques et de la réduction des dommages un axe majeur de leurs politiques en matière de drogues et de conduites addictives, le débat sur le principe comme sur la définition de la réduction des risques se poursuit aux niveaux européen et international. Dans ce contexte, la présidence française du Groupe Pompidou, instance spécialisée du Conseil de l’Europe, a porté une initiative visant à proposer une définition consensuelle de ce concept, ainsi qu’à établir un cadre de référence pour des actions concrètes, fondées sur les preuves.
Fruit de plus de deux années de négociations, le document d’orientation a été adopté le 27 novembre 2013 à l’occasion de la 73e réunion des Correspondants permanents du Groupe Pompidou.
La réduction des risques selon le groupe Pompidou
La réduction des risques et des dommages est une expression générique qui désigne les interventions, les programmes et les politiques dont l’objectif est de prévenir, réduire et remédier aux effets néfastes liés à l’usage de drogues et aux comportements addictifs sur les personnes, les communautés et les sociétés aux niveaux sanitaire, social et économique.
Dans le domaine des politiques en matière de drogues, les mesures de réduction des risques et des dommages sont largement intégrées dans les propositions de prévention, de traitement et de réhabilitation et s’intègrent dans les politiques de réduction de la demande et de l’offre.
Le guide présente aussi en annexe une série non exhaustive de mesures de RdR par produit et par pratique ainsi qu’une bibliograhie européenne et internationale des textes et rapports officiels sur la RdR.
Le Groupe Pompidou
La mission principale du Groupe Pompidou est de contribuer à l’élaboration au sein de ses Etats membres de politiques en matière de lutte contre la toxicomanie, multidisciplinaires, innovatrices, efficaces et basées sur des connaissances validées. Le groupe cherche à relier les politiques, la pratique et la recherche scientifique.
Il représente un forum multidisciplinaire au sein de la grande Europe qui permet aux responsables politiques, aux professionnels et aux chercheurs d’échanger des idées et des informations sur les divers problèmes posés par l’abus et le trafic illicite des stupéfiants.
De plus, le Groupe Pompidou poursuit une fonction de liaison ( » bridging role») entre les pays membres et non membres de l’Union européenne, ainsi qu’avec des pays voisins de la région méditerranéenne.
En raison de ses liens avec le Conseil de l’Europe, il veille aussi à ce que les recommandations de politique générale soient compatibles avec les orientations élaborées dans d’autres domaines d’activité du Conseil, tels que la santé publique, la cohésion sociale et la politique pénale, en insistant notamment sur les questions éthiques et le respect des droits de l’Homme.