Une semaine après sa sortie, le plan MILDT déclenche une nouvelle série de questions parlementaires. C’est toujours le traitement de l’alcool et plus particulièrement du vin comme une drogue qui crée une levée de bouclier principalement dans les rangs UMP mais aussi chez les radicaux de gauche avec un florilège d’arguments contre :
- L’interdiction de la publicité pour l’alcool en ligne, Georges Fenech et Dominique Nachury demandent « la mise en place d’une instance interministérielle pour redonner au vin toute la place qu’il mérite dans notre pays » et Rémi Delatte « souhaite connaître les modalités que le Gouvernement retiendra pour prendre en compte les spécificités culturelle et économique (7,8 milliards/an) du vin en France ».
- L’apposition d’un pictogramme » Zéro alcool pendant la grossesse » sur les bouteilles de vin, Jacques Krabal se demande « si le Gouvernement suivra ces indications qui radicalisent la consommation de vin ».
De façon un peu plus générale Xavier Breton se demande au sujet des taxes comportementales sur les « boissons sucrées ou énergisantes, certains produits alimentaires (pâte à tartiner) ou encore sur les vins, la bière ou le tabac » si « une hausse de fiscalité permet-elle ainsi de lutter efficacement contre des comportements addictifs ou à risques ?«
Au milieu de cette nouvelle offensive défendant les viticulteurs français, le député UDI Yves Jégo attire l’attention de la Ministre de la justice sur « la situation sanitaire alarmante dans les prisons françaises. » où « le VIH s’y propage deux à quatre fois plus qu’ailleurs et cinq à huit fois plus en ce qui concerne l’hépatite C, en raison notamment des risques infectieux liés aux injections de drogues effectuées par voie intraveineuse avec des seringues à multiples utilisations. » Il rappelle que » les programmes d’échanges de seringues ont montré leur efficacité depuis 1995 en milieu libre, non seulement sur la prévention de la transmission du sida et des hépatites, mais aussi sur la consommation de drogues. Pourtant ce dispositif n’est toujours pas appliqué en milieu carcéral et cela crée en France, de manière injuste, une différence d’accès à la prévention et aux soins. Des programmes d’échanges de seringues ont été mis en œuvre dans des prisons de plusieurs pays étrangers et ils ont montré une efficacité certaine, sans entraîner pour autant une recrudescence de la toxicomanie ou une augmentation des problèmes de sécurité. Au regard des études déjà réalisées et des expériences menées sur le sujet, il semble désormais possible en France d’assurer à tous un égal accès aux soins et aux mesures de prévention. » Il lui demande donc « la mise en place d’un programme d’échanges de seringues en milieu carcéral. »