Les 3 âges militants de l’AFR

Les pionniers de la RdR

L’Association Française pour la Réduction des Risques (AFR) est une organisation de la société civile française, issue du combat mené dans les années 90 pour introduire et promouvoir la réduction des risques (RdR) en France. Cette action fut initialement portée par une alliance de militants de la lutte contre le sida, d’usagers de drogues et de médecins : le collectif  » Limiter La Casse, en 1993. L’action de  » Limiter La Casse fut couronnée de succès, puisque les pouvoirs publics ont autorisé moins de 2 ans plus tard, la diffusion massive des services de RdR, dont les traitements de substitution aux opiacés (TSO).

La France a alors connu une véritable rupture du paradigme à l’œuvre dans ce qui s’appelait la  » lutte contre la toxicomanie. En conséquence de cette rupture, les acteurs de RdR ont décidé de structurer plus formellement leur intervention dans le paysage public et d’accompagner les centres de RdR qui se multipliaient sur le territoire, offrant entre autre un accès large et facilité au matériel stérile d’injection et TSO. C’est dans ce contexte que fut créée l’AFR en 1998.

Le procès intenté en 2003 à une des associations française de réduction des risques vint rappeler, que malgré ses acquis la politique de réduction des risques s’était construite sans remettre en cause la loi française de 1970, interdisant la consommation des drogues mais aussi tout débat objectif à leur sujet. L’AFR s’est considérablement mobilisés durant cette bataille judiciaire jusqu’à la victoire.

L’ancrage institutionnel

L’autre enjeu majeur était de consolider les acquis et garantir la pérennité des services de RdR proposés aux personnes consommant des drogues. La consolidation fut véritablement obtenue en août 2004, lorsqu’une loi de santé publique a intégré la RdR comme une politique relevant de la responsabilité de l’État ; cette loi a par là-même ouvert la voie pour établir un cadre institutionnel et définir un référentiel commun pour les services de RdR.

L’impact positif de cette politique nationale a été démontré . Ce succès ne saurait toutefois masquer des besoins actuels chez les usagers de drogues qui ne sont pas couverts par les structures investies en RdR, ni les limites du cadre actuel de référence de la RdR.

Changer la politique des drogues

Après la période des pionniers des années 90, celle de la reconnaissance et du développement institutionnels dans les années 2000, l’AFR souhaite donc engager une troisième période pour la politique des drogues en France. Notre ambition est de conduire encore une fois le changement de paradigme nécessaire pour répondre aujourd’hui aux nouveaux enjeux en matière de politique de drogues et de réduction des risques.

Date première publication :
22/10/2013

Laisser un commentaire